Soutenance de thèse – Pensées et praxis instituante du commun

Miléna Koutani

12 Déc 2025
Soutenance de thèse – Pensées et praxis instituante du commun
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Vendredi 12 décembre à 14h en Amphi Jean-Duminy, Miléna Koutani soutiendra sa thèse de doctorat intitulée « Pensées et praxis instituante du commun. Une troisième voie pour des alternatives urbaines ».

Cette thèse de doctorat a été préparée en sein du laboratoire ATE, sous la direction de Bruno PROTH, professeur, ENSA Normandie, ATE.

Membre du jury

Silvana Segapeli, Professeure des universités, ENSA Saint-Etienne (Rapporteure)
Mathias Rollot, Maître de conférences HDR, ENSA Grenoble (Rapporteur)
Catherine Deschamps, Professeure des universités, ENSA Paris-La Villette (Examinatrice)
Florence Bouillon, Maîtresse de conférences, Université Paris 8 (Examinatrice)
Arnaud Le Marchand, Maître de conférences HDR, Université du Havre (Examinateur)

La soutenance sera retransmise en direct en cliquant ICI.

Résumé de la thèse
Depuis les années 2000, le commun s’est imposé dans de nombreux champs disciplinaires et dépasse aujourd’hui son cadre initial, élaboré par les travaux précurseurs d’Elinor Ostrom. S’il se caractérise comme une co-activité entre des individus au sein d’un collectif, le commun représente également dans la production de l’espace une troisième voie au-delà de l’action de l’État et des contraintes du marché. Cette recherche doctorale porte sur ce travail du (faire-)commun, intégré dans le champ urbain et architectural, où s’expérimentent de nouveaux modes d’habiter coopératifs, alternatifs et parfois radicaux.
Pour ce faire, nous prenons appui sur différents terrains d’enquête en Seine-Maritime : le suivi de l’occupation du Foyer Sainte-Marie par le collectif des Jardins Joyeux, arrimé à d’autres luttes passées et expérimentations en cours au sein de la métropole rouennaise (Ferme des Bouillons, Tiers-lieu du 40 et squat de la Grenouille). L’étude d’autres structures, comme le Hangar Zéro au Havre nous a également permis d’approfondir les étapes du conditionnement du commun, mis en relation avec un droit à la ville renouvelé : de l’ouverture d’un tiers-espace, aux enjeux d’une gouvernance par les pairs, en passant par la définition, les identifications et la transformation d’un « moi imbriqué » au sein d’une action collective. Au cœur d’un mouvement de résistance instituant, ces terrains ont révélé des intérêts antagonistes sur le territoire, puisqu’ils contestent le droit absolu de propriété, en accordant une prévalence à la destination sociale d’un espace, son accès, son usage et sa mutualisation. Dans un contexte de nouveau régime climatique et face à l’émergence de nouvelles enclosures, ces zones conflictuelles nous permettent d’interroger nos besoins, nos désirs, nos renoncements.
En définissant le commun et ses implications architecturales et urbaines d’une part, et en évaluant ses ramifications au sein de projets alternatifs d’autre part, cette recherche vise à analyser de nouvelles formes de liens mutualistes, solidaires et coopératifs, susceptibles de faire naître, structurer et stimuler des transformations urbaines inédites.

Pour plus d’informations ICI

visuel : Occupation de la Ferme des Bouillons en 2015. Photo © Bouillons Terres d’Avenir