Cet enseignement (Cours magistraux et travaux dirigés) permet d’élargir les bases théoriques au-delà de celles déjà acquises en licence. Il permet aux étudiants et étudiantes de poser une réflexion sur une notion / un thème / un concept, afin de poursuivre et d’approfondir des questionnements liés à leurs centres d’intérêt. L’enseignement « Notion » contribue à l’initiation à la recherche en préparation des séminaires en master et sera axé sur les outils de la recherche et de leur représentation graphique sous la forme d’un poster scientifique.
Choix 1 – « Architecture en tant que fait paysager »
Enseignant : Arnaud François
Afin de se préparer à l’enseignement des séminaires en master, il s’agira d’aborder la conception architecturale à partir de la notion d’ « architecture en tant que fait paysager », qui élargit l’ « architecture en tant que fait urbain », chère à Aldo Rossi, à l’ensemble des milieux, péri-urbains et ruraux avec leurs caractéristiques géographiques et paysagères.
Si on peut définir l’architecture en tant que fait urbain comme celle qui semble émaner de son contexte pour faire la ville et conforter l’habiter du lieu, alors l’architecture en tant que fait paysager reprend ces intentions en considérant que le sens l’habiter, avant d’être une question urbaine, s’enracine dans sa géographie et son paysage, même en ville.
Pour introduire à la culture de l’architecture en tant que fait paysager, un cours de théorie et des travaux dirigés sont proposés. Le cours de théorie prendra la forme d’étude de cas, d’architectes et d’architectures pouvant être considérés en tant que fait paysager. Le TD consistera à analyser spatialement des architectures en tant que fait paysager à partir des intentions des architectes qui les ont produites.
Choix 2 : « Architecture et Capitalocène »
Enseignante : Karima Younsi
À la célèbre formule « les révolutions sont les locomotives de l’histoire » (Marx, 1850), Walter Benjamin ajoute « il se pourrait que les révolutions soient l’acte, par l’humanité qui voyage dans ce train, de tirer les freins d’urgence ».
Le dernier rapport du GIEC du 4 avril 2022 ne dit pas autre chose : si elle veut conserver un monde vivable, « l’humanité dispose de moins de trois ans pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre, principales responsables du changement climatique. » Que pourraient bien y faire les architectes ?
Dans cet enseignement, nous nous interrogerons sur nos façons de produire, consommer, comprendre, et apprendre l’architecture au capitalocène (Mälm, 2017).
En nous saisissant d’un espace et d’un temps pour dé-construire l’architecture, et à l’aide des outils conceptuels et méthodologiques des sciences sociales, il s’agira d’examiner au plus près le champ (Bourdieu, 1994) dans lequel a pris racine la formation d’architecte, de porter un regard critique sur des champs (lexicaux et sociaux) traversés par des rapports de force et d’apprécier en toute lucidité, ce que ceux-ci peuvent charrier de trahisons, de valeurs, d’évidences et de non-dits, d’espoir et d’inédit.
Choix 3 : « Urbanité(s) : L’élasticité scalaire d’un concept »
Enseignante : Tricia Meehan
Si nous nous intéressons à l’évolution des concepts, ceux avec une histoire longue sont très révélateurs, comme c’est le cas de l’ « urbanité ». Son usage en France remonte au XVIIe siècle, quand elle désignait quelqu’un ayant la maîtrise de la politesse. L’origine latine du mot, « urbanitas », faisait déjà référence à « la politesse de langage, de l’esprit et des manières, attachée singulièrement à la ville de Rome ».
Aujourd’hui, c’est un concept répandu dans les débats portant sur la ville, mais il est difficile de lui donner une définition précise. Ce cours interrogera donc l’évolution du concept d’urbanité dans le discours architectural et urbain français depuis le tournant du XXe siècle.
Les CM se composent d’un temps de présentation sur les débats sur l’urbanité à chaque époque, un zoom sur un des contributeurs principaux des thèmes identifiées, et une discussion d’un article ou extrait par une de ces personnes.
Le TD sur le poster scientifique portera sur une étude des espaces publics à Rouen parce que, selon J.-P. Augustin, « La question de l’urbanité et du vivre ensemble est au centre des propositions sur l’aménagement et le fonctionnement des villes depuis les années 1990 et concerne de plus en plus les espaces publics. »
Choix 4 : « Assemblage, la nécessité de la réversibilité »
Enseignant : Cyril Pressaco
Construire, c’est assembler des objets hétérogènes selon des techniques spécifiques. Les assemblages ont vocation à assurer la cohésion, durable, des éléments entre eux. Ces éléments, issus d’un processus complexe de la transformation de la matière, portent en par leur aspect et leur forme, les traces de cette trajectoire.
Notre approche est à la fois constructive et esthétique. Il sera autant question de technique que de forme. Nous considérerons des assemblages qui garantissent l’autonomie des éléments assemblés, par des éléments de connexion, autorisant la réversibilité du processus d’assemblage et une certaine économie de moyens.
Cet enseignement vise donc à analyser des projets sélectionnés pour leur capacité à mettre en avant ces enjeux constructifs. S’appuyant sur un corpus historiquement et géographiquement élargi, les étudiants pourront appréhender une pluralité de cas, et révéler tout le potentiel architectural, culturel et esthétique de cette notion.