Le laboratoire ATE cherche un candidat doctorant – CIFRE

Le laboratoire ATE cherche un candidat doctorant – CIFRE
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Le laboratoire Architecture, territoire, environnement, de l’ENSA Normandie, cherche un ou une candidate à un financement de doctorat dans le cadre d’un contrat CIFRE avec le bailleur social Habitat76 sur le sujet suivant : « La rénovation bas carbone : quel potentiel pour l’architecture? Le cas du logement social individuel ».

Le profil recherché est celui d’un ou d’une jeune diplômée en architecture que les dimensions techniques intéressent. Un architecte-ingénieur serait parfaitement approprié.

Publié le 18 mars 2021

Détail de l’appel à candidatures

Notre territoire

Partenaire de ce projet de thèse, Habitat76, premier bailleur social de Normandie, gère plus de 30000 logements, sur près de 200 communes situées pour l’essentiel en Seine Maritime. Son siège social est situé à Rouen, au sein de la Métropole de Rouen Normandie, qui compte 71 communes, 498 822 habitants, sur un territoire de 664 km2. Il s’agit de la Métropole la plus forestière de France, dans une région avec un potentiel important mais peu exploité en ressources pour l’éco-construction : terre à bâtir pour la construction en terre crue, agro-ressources pour l’isolation (notamment paille de blé, lin), filières de recyclage, bois de construction…
Ce projet s’inscrit par ailleurs dans plusieurs dynamiques lancées par la Métropole pour une réduction de ses impacts environnementaux en cohérence avec le développement de circuits courts. Ces orientations, développées dans sa COP21 locale, son Plan climat air énergie territorial, ses chartes forestière et agricole de territoire, les règlements de grandes opérations de développement urbain tel que l’éco-quartier Rouen Flaubert, doivent trouver un écho dans le programme local de l’habitat et les plans stratégiques de patrimoine des bailleurs sociaux.
Ces derniers ont jusqu’ici légitimement donné la priorité de la requalification énergétique aux logements collectifs à chauffage collectif. C’est ainsi que Habitat 76 a aujourd’hui terminé la rénovation des 17000 logements de cette catégorie, et se tourne désormais vers le patrimoine collectif à chauffage individuel, puis vers la rénovation du parc de logements individuels à horizon 2025-2030. Ce dernier corpus représente pour ce bailleur 4500 logements, tous renseignés dans la base de données numérique comprenant les informations géographiques, spatiales et techniques. Son Plan Stratégique de Patrimoine est réactualisé tous les trois ans, et celui qui couvre la période 2027-2036 devra être finalisé mi 2024, soit en synchronisation avec la fin prévue pour ce projet de thèse.

Le défi

Cette recherche veut contribuer à l’élaboration de stratégies architecturales pour les projets d’intervention sur l’existant inscrites dans la préoccupation environnementale. Observatoires, caractérisation des consommations énergétiques par typologies, expériences pilotes de requalification énergétique ou d’implication de l’habitant solutions techniques standardisées; toutes ces études, qui constituent bien un savoir cumulatif, sont pour une bonne part sourdes à l’architecture.

A contrario, ce projet considère que la rénovation est aujourd’hui le lieu le plus adéquat pour développer les nouvelles idées en architecture, qui soient l’expression d’une société à la fois responsable vis-à-vis de l’environnement, enthousiaste et innovante. Comment l’architecte peut-il se saisir du concept d’énergie positive/carbone négatif de la future réglementation pour lui donner un sens architectural et non seulement technique, pour le mettre en rapport avec les autres enjeux du développement durable tels que l’économie locale et circulaire ou la limitation des déchets, pour le transformer en générateur d’idées de nouvelles matérialités ?
Il s’agit d’ouvrir sur de nouveaux critères d’évaluation, de nouveaux modèles d’intervention, voire de nouveaux processus de projet, visant à réduire l’impact environnemental de l’intervention, celui lié à l’utilisation de l’édifice, d’en améliorer la qualité architecturale au bénéfice de l’habitant, tout en restant au plus près des préoccupations économiques et sociales du bailleur. Plus précisément, nous examinerons le potentiel des éco-matériaux dont la mise en oeuvre limite l’émission de gaz à effet de serre, l’énergie grise et la production de déchets, de matériaux issus du réemploi ou renouvelables, et dont la production stimule l’économie territoriale. On s’intéressera prioritairement aux matériaux biosourcés, mais également à ceux avec lesquels ils peuvent constituer un système cohérent.

Méthodologie

La situation de projet utilisée pour donner corps à la réflexion théorique, pour générer les concepts architecturaux, puis évaluer leur potentiel en matière d’expression, d’ambiance et d’efficacité, est celle de la rénovation du logement individuel. En effet cette catégorie n’a été que peu étudiée jusqu’à présent, alors qu’elle forme un corpus important, pose des questions spécifiques et que les résultats pourraient être transférés à un très grand nombre de logements privés.

  1. La première action consistera à rassembler et à analyser un corpus de projets exemplaires en termes de mise en oeuvre de matériaux bio-sourcés et d’écorénovation, pour stimuler la créativité autant que pour comprendre les possibilités et les conditions de mise en oeuvre des éco-matériaux locaux.
  2. La deuxième étape analysera le corpus de logement individuel social du bailleur, selon un ensemble de critères susceptible de renouveler les grandes typologies morphoconstructives associées aux gisements d’économie d’énergie. Au delà des caractéristiques techniques il s’agira également d’évaluer la valeur patrimoniale, les potentiels et raideurs de l’organisation spatiale, les profils socio-économico-culturels de leurs occupants.
    Cette analyse sera confrontée aux savoirs-faires établis du bailleur, afin d’extraire un nombre limité de bâtiments représentatifs, pour lesquels le projet architectural d’intervention sera exploité comme outil de recherche, pour faire émerger les enjeux problématiques et évaluer les alternatives proposées. L’analyse critique de cet exercice de projet consiste enfin à évaluer la qualité architecturale a posteriori, selon des critères explicités, tels que l’expression, la faisabilité technique, la qualité des ambiances, la performance énergétique et économique.
  3. Enfin, la dernière action consistera à exploiter l’ensemble de ces travaux pour proposer un principe de restitution en direction des différents acteurs que sont les architectes, bailleurs et habitants.

Candidatures et informations