Ils ont soutenu leur doctorat à ATE...
- Carole Lemans – Potentiel de l’architecture contemporaine de roseau
- Raphaël Rattier –Concevoir en bauge aujourd’hui : Contribution au renouvellement de l’architecture contemporaine
- Damien Renault – La formation des élus locaux à l’architecture ou l’architecture comme éducation politique
- Cristina Sanchez-Algarra – Recettes urbaines pour être labellisé Capitale Européenne de la Culture : de la ville souhaitée au territoire réinventé
Carole Lemans
Potentiel de l’architecture contemporaine de roseau
Date de soutenance : 2 décembre 2022
Directeur de thèse : François FLEURY
Laboratoire de rattachement : Architecture Territoire Environnement (ENSA Normandie) / ED 556 HSRT
Financement : Ministère de la Culture, BRAUP
Date de 1ère inscription en thèse : 2019
Membres du jury
Arthur HELLOUIN DE MENIBUS, Docteur, Examinateur
Ali LIMAM, Professeur INSA Lyon, Rapporteur
Jean-Baptiste MARIE, Professeur ENSA Clermont-Ferrand, Examinateur
Soline NIVET, Professeure ENSA Paris Malaquais, Rapporteure
Résumé de thèse
Cette thèse de doctorat en architecture s’intéresse au potentiel de la ressource « roseau » dans l’architecture contemporaine, en prenant en compte aussi bien les enjeux liés à la filière et ses acteurs et actrices, aux dimensions constructives et performancielles, que les registres d’expression possibles.
En premier lieu, le potentiel de l’architecture contemporaine de chaume est étudié selon la distance prise avec les formes et techniques traditionnelles de la couverture de chaume. S’en suit une évaluation théorique des limites et des potentiels du matériau aujourd’hui, construite notamment par observation du contexte hollandais. Ces éléments sont alors confrontés à un ensemble de réalisations contemporaines, appréhendées d’une part selon l’analyse morphologique d’un corpus étendu, et d’autre part à travers un nombre plus restreint d‘études de cas et des discours qui les
accompagnent. L’hypothèse que l’architecture contemporaine de chaume est écologique ne s’avère que partiellement juste. La réalisation de son potentiel demande en réalité certaines conditions pour être efficace écologiquement.
La seconde partie de cette thèse est délibérément prospective et propose d’étudier par l’expérimentation le potentiel de l’architecture de roseau, et non plus de chaume : peut-on rendre ce matériau plus écologique ? Elle présente trois situations de projet cherchant à innover avec le roseau, dont deux sont spécifiquement développées dans le cadre de la thèse. Avec un autre niveau de lecture sur ces expérimentations, nous observons l’influence du niveau de savoir, concernant le roseau et la technique du chaume, sur la performance du processus de conception.
La thèse observe et documente plus d’une centaine d’édifices qui se situent entre les années 2000 jusqu’à 2021. Le terrain d’étude, principalement focalisé sur la France, s’étend également à l’Europe et dans une moindre mesure au Japon, où le climat est plus ou moins similaire au climat français. Dans une autre mesure, la filière de chaume française actuelle étant peu documentée, l’enquête de terrain par l’apprentissage de la pratique de la couverture de chaume constitue une part importante de l’apport de connaissances, aboutissant aujourd’hui à la constitution d’un réseau d’acteurs et d’actrices du roseau.
Raphaël Rattier
Concevoir en bauge aujourd’hui : Contribution au renouvellement de l’architecture contemporaine
Date de soutenance : 14 octobre 2024
Directeur de thèse : François FLEURY
Laboratoire de rattachement : Architecture Territoire Environnement (ENSA Normandie) / ED 556 HSRT
Financement : Ministère de la Culture, BRAUP / PNRMCB
Date de 1ère inscription en thèse : 2019
Membres du jury
Erwan HAMARD rapporteur, ingénieur de recherche HDRn Université Gustave Eiffel, GPEM
Nathalie TORNAY rapporteuse, maîtresse de conférence HDR, ENSA Toulouse, LRA
Valéry DIDELON examinateur, professeur, ENSA Normandie, ATE
Antonella MASTRORILLI examinatrice, professseure, ENSAP Lille, LACTH
Steve GOODHEW examinateur, professor, School of Art, Design and Architecture University of Plymouth
Estelle MORLÉ examinatrice, maîtresse de conférence, ENSA Lyon, EVS-LAURE
François STREIFF examinateur, architecte-conseil, PNR des marais du Cotentin et du Bessin
Résumé de thèse
Cette thèse porte un regard sur l’architecture récente en bauge en France et au Royaume-Uni, et sur la manière dont les conceptrices et concepteurs adaptent leurs pratiques pour faire émerger la bauge dans leur projet. Elle met en lumière le potentiel de cette technique pour renouveler l’architecture contemporaine, mais aussi pour transformer le processus de conception.
Alors que la bauge, l’une des techniques de construction en terre crue, fait depuis les années 1990 l’objet d’une réémergence dans l’architecture contemporaine, on observe aussi que ses formes et ses dispositifs constructifs diffèrent de l’architecture traditionnelle. D’autre part, malgré ce renouveau, la bauge peine à s’imposer réellement dans le paysage architectural, et les architectes évoquent avec frustration des « freins » à l’utilisation d’une technique en décalage avec la construction conventionnelle. Cette recherche propose alors une lecture inédite des connaissances disponibles susceptibles d’informer la conception et la prescription de la bauge, tout en interrogeant ce que ces connaissances produisent comme pratiques et comme architectures singulières.
Les corpus que nous avons rassemblé, de savoir inscrit, de témoignages d’actrices et d’acteurs de la filière, et d’édifices récents, sont examinés sous trois angles liés à la bauge : celui des phénomènes, celui des imaginaires, et celui des pratiques. Les observations croisées permettent de faire ressortir la fragmentation des connaissances nécessaires à l’évaluation du potentiel de la technique, un renouvellement de l’esthétique dans les discours et dans la production architecturale, à même de transformer plus généralement l’imaginaire de la bauge, et enfin une réappropriation du pouvoir de la maîtrise d’œuvre dans son action conventionnelle avec une transformation de son rapport à la construction et aux intervenant.es du chantier. Ces mises en lumière peuvent alimenter une remise en question de certains paradigmes de la conception architecturale, à l’heure où les enjeux écologiques et sociaux de la construction nous appellent à revoir notre modèle de société.
Cette thèse propose donc un catalogue critique et situé de connaissances sur l’architecture et la construction en bauge, adressées à celles et ceux qui souhaitent concevoir avec cette technique.
Damien Renault
La formation des élus locaux à l’architecture ou l’architecture comme éducation politique
Date de soutenance : 5 octobre 2023
Directrice de thèse : Caroline MANIAQUE
Laboratoire de rattachement : Architecture Territoire Environnement (ENSA Normandie) / ED 556 HSRT
Financement : Ministère de la Culture, BRAUP
Date de 1ère inscription en thèse : 2018
Membres du jury
Véronique BIAU, Architecte-urbaniste en chef de l’État, ENSA de Paris-La-Villette, LET-LAVUE, rapporteur
Pierre CAYE, Directeur de recherche, ENS Ulm, Centre Jean-Pépin, rapporteur
Jean-Charles CHABANNE, Professeur des Universités, ENS Lyon, Institut français de l’éducation, ECP, LIRDEF, examinateur
Arnaud DUTHEIL, Architecte, examinateur
Marc FROCHAUX, Architecte, examinateur
Résumé de thèse
La proposition apporte par ailleurs une réponse à la demande politique initiale, se présentant comme outil d’amélioration (ou de didactisation) des pratiques actuelles de conseil et de médiation architecturale et outil de professionnalisation des conseillers et médiateurs.
Enfin, outrepassant cette demande, l’enquête permet d’envisager le conseil, la médiation et la formation à l’architecture comme moyen d’éducation politique des élus.
Cristina Sanchez-Algarra
Recettes urbaines pour être labellisé Capitale Européenne de la Culture : de la ville souhaitée au territoire réinventé
Date de soutenance : 12 décembre 2024
Directeur de thèse : Bruno Proth
Co-encadrant de thèse : Dominique Dehais
Laboratoire de rattachement : Architecture Territoire Environnement (ENSA Normandie) / ED 556 HSRT
Financement : Région via le dispositif RIN 50% et Métropole de Rouen Normandie
Date de 1ère inscription en thèse : 2021
Membres du jury
VLaurent DEVISME, rapporteur – Professeur – Nantes Université
Cristina MAZZONI, rapporteure – Professeure – ENSA Paris-Belleville
Marc DUMONT, examinateur – Professeur – Université de Lille
Françoise LUCCHINI, examinatrice – Maîtresse de Conférences HDR – Université de Rouen Normandie
Elise PALOMARES, examinatrice – Professeure – Université de Rouen Normandie
Elsa VIVANT, examinatrice – Professeure – École des Ponts Paristech
Résumé de thèse
Cette thèse analyse la construction des candidatures des villes françaises au label Capitale Européenne de la Culture pour l’année 2028 jusqu’à la désignation de Bourges au mois de décembre 2023 après une compétition nationale exacerbée. Ces candidatures sont étudiées comme des initiatives capables de construire des récits établissant les lignes directrices de la production urbaine, ce label étant un outil exaltant l’image prospective d’une ville. La recherche interroge sur la manière dont la préparation d’un projet culturel d’envergure internationale permet de réfléchir aux conditions contemporaines du processus de fabrication des villes et de ses espaces, matériellement ou socialement conçus.
En complément des études urbaines s’intéressant à l’héritage post-événement et à travers l’analyse à vif de neuf villes candidates, et plus spécifiquement des finalistes Bourges, Clermont-Ferrand, Montpellier et Rouen, nous explorons les stratégies pour élaborer un discours prétendument fédérateur s’adressant néanmoins à des publics variés aux attentes divergentes. À cet égard, ce label est un catalyseur d’analyse édifiant, dans la mesure où nous nous intéressons aussi aux instrumentalisations possibles de ce narratif qui, puisant dans la force symbolique de l’art et de la culture pour asseoir certains agendas politiques, contribuerait à pacifier les tensions sans pour autant dépasser les clivages partisans, territoriaux et sociaux. Notre étude est plus particulièrement orientée vers deux sujets : la construction territoriale et la stratégie urbaine pour pouvoir accueillir l’événement.
Dans un contexte marqué par l’imbrication de crises – territoriale, économique et environnementale –, nous questionnons les paradigmes perceptibles dans les dossiers de réponse à l’appel à candidatures et les positionnements des villes candidates face aux enjeux urbains contemporains. Pour ce faire, nous portons notre attention sur les projets imaginés déconnectés ou en lien avec les politiques publiques existantes et les images et références urbaines évoquées, l’objectif étant de vérifier si le concept de « ville réussie », cher au discours européen, se traduit par une unique réponse politique, sociale, économique et urbaine.