Cet enseignement d’atelier offre aux étudiants et étudiantes d’autres démarches, méthodologies, problématiques et/ou concepts que ceux déjà présents dans l’enseignement de projet à l’ENSA Normandie par le dispositif des professeurs invités. Il permet aux étudiants d’explorer des nouveaux processus de projet afin de poursuivre et d’approfondir des questionnements liés à leurs centres d’intérêt. Ce temps d’exploration plus personnel est un moment pivot entre l’enseignement de projet en Licence et Master. Les ateliers se présentent sous deux formats différents de 100h d’enseignement, adaptés à la pédagogie proposée par les professeurs invités : un format court intensif de mai à juin et un format long de mars à mai.
Ateliers courts de mai à juin
« Maritime Transformations. Adaptive reuse inspired by local shipbuilding heritage » par Ariel Genadt
Ariel Genadt, architecte, Etats-Unis
Dr. Ariel Genadt is an architect, a scholar and a lecturer at the University of Pennsylvania Weitzman School of Design. He focuses on the relationships between construction technologies and architectural expression of climate and place.
He also specializes in the architecture of modern Japan. Genadt was a JSPS Fellow Researcher at the Kengo Kuma Lab, Tokyo University and a visiting scholar at the Fondazione Renzo Piano, Genoa. He has curated the exhibition Critical Abstractions: Modern Architecture in Japan, at the University of Pennsylvania Archives.
Atelier en anglais – Maritime Transformations. Adaptive reuse inspired by local shipbuilding heritage
Cet atelier invite les étudiants et étudiantes à s’inspirer de l’architecture navale afin d’imaginer un projet de conversion d’un bâtiment existant. Le site de l’intervention sera l’actuel Musée maritime fluvial et portuaire de Rouen. Le projet proposera une mise en valeur de ses collections dans un écrin plus adapté et expressif de son contexte fluvial.
Si l’événement de l’Armada, rappelle aux habitants et aux touristes le passé maritime de la ville, il reste éphémère. Cet atelier a pour motivation de réinstaurer une présence plus durable du patrimoine maritime au cœur de la ville. Le projet mettra en exergue les impératifs actuels face à la transition écologique, à savoir, utiliser les ressources naturelles et recycler les ressources industrielles de manière soutenable, tout en créant des habitats qui génèrent un sens d’appartenance à un milieu et à son patrimoine culturel. Le projet visitera ces objectifs par la conception d’un lieu d’exposition, d’éducation, et d’échange pour les citadins, en utilisant des éléments du vocabulaire architectural naval comme générateurs formels et structurels. Le travail se fera en collaboration avec le Musée maritime et son atelier de construction navale, ainsi que l’atelier bois de l’ENSA Normandie.
« Planetary participation. From human-centric to human-planet design » par Rosalia Ho-Ching Leung
Rosalia Ho-Ching Leung, architect, Hong Kong
Rosalia Ho-Ching Leung is an architect, community designer, and researcher with architectural training in Hong Kong and France. Founder of Studio Rosalia Leung Ltd, her work focuses on the interconnectedness between the built environment, public participation, and sustainability.
Featured at various awards and exhibitions, such as the Taipei International Design Award, Venice Biennale of Architecture, and Hong Kong Shenzhen Bi-City Biennale of Urbanism/Architecture, she also taught at the University of Hong Kong and HKU Space/Curtin University architecture programme.
Atelier en anglais – Planetary participation. From human-centric to human-planet design –
In this design studio, we will explore the often overlooked relationship between humans and other species in urban landscapes. With urbanization and climate change as challenges, we will question the conventional human-centric design approach and seek a sustainable path forward.
Starting with observing building details like windows, facades, balconies, and roofs etc, we will closely examine how animals and plants have accommodated human presence in the city center of Rouen. Expanding beyond a narrow human-centric view, we aim to develop design solutions that foster harmonious interactions between humans and nature in urban environments. Students will create prototypes and translate their ideas into an intervention for an existing building. Students will also engage with the community, seeking perspectives and feedback on their designs at selected sites to ensure that their ideas align with community needs and aspirations.
The studio challenges students to strive for sustainable architectural designs that embrace the interconnectedness of humans, animals, and the environment in our urban fabric.
Ateliers longs de mars à juin
« Matières à penser – pensée des sens » par Gilles Trégouët
Gilles Trégouët, architecte, France, Espagne
Gilles Trégouët est architecte diplômé de l’École d’Architecture de Bretagne en 2004. En 2016 il a été professeur associé à l’École d’architecture de Barcelone (ETSAB-UPC), et il a encadré le workshop d’été de RCR en 2017. Il collabore avec l’agence catalane RCR depuis 2005, et à ce titre est co-auteur du Musée Soulage de Rodez, du Centre de la cuisine d’art à Nègrepelisse, du groupe scolaire École du soleil à Font Romeu, et de la maison Malecaze à Vieille Toulouse.
Matières à penser – pensée des sens
Un rééquilibrage entre les composantes artistiques et techniques semble nécessaire pour éviter que l’architecture ne soit cantonnée à une démarche plastique sans fondement constructif ou social bref sans aucune construction de sens, sans contenu, en somme une sensibilité réduite à la fascination pour des images spectaculaires narcissiques superficielles et creuses.
La croissante et salutaire prise de conscience de l’importance des problématiques environnementales redonne une place fondamentale à la culture constructive, aux matériaux, aux détails. Intégrer la matière et la technique constructive comme éléments nutritifs de la conception me semble être une des meilleures façons de produire une architecture qui en activant tous les sens, nous connecte avec ce que les singularités lieu et d’un programme.
L’accent sera mis sur un processus de création architecturale en perpétuelle tension entre l’abstraction et l’incarnation, entre le monde des idées et le monde des sens, cela implique le développement d’une grande maîtrise des outils de représentation. Le sujet de l’atelier est volontairement simple, afin d’aller le plus loin possible dans la mise en pratique et l’approfondissement des acquis et de pouvoir intégrer les composantes constructives (structure, matériaux, détails) afin de stimuler l’éclosion d’un savoir projeter singulier.
Le programme sera un ensemble associant un logement individuel avec une petite salle à vocation publique (environ 150m2). L’usage de cette salle sera choisi par l’étudiant. À titre d’exemple il pourra s’agir d’une salle de concert, d’un dojo, d’une salle de danse, d’une salle d’exposition, d’une salle de méditation, de yoga, d’un restaurant … l’habitant du logement étant aussi l’animateur de la salle.
« Savoir d’usage et Savoir faire » par Marion Verdière
Marion Verdière, chercheure, architecte-urbaniste, France
Marion Verdiere est chercheure au Centre de recherche sur l’Architecture et la Ville (CIAC – Université PUCP, Lima, Pérou) et architecte-urbaniste spécialisée dans le développement territorial des quartiers marginalisés, cumulant plus de dix ans d’expérience internationale avec diverses institutions (Mano a Mano Perú, Homogeneos).
Elle exerce au sein de sa propre agence, OCTAVA, basée à Lima en collaboration avec les habitants des communautés impliquées, les ONG et les gouvernements locaux à l’élaboration de stratégies visant à promouvoir un développement urbain inclusif.
Savoir d’usage et Savoir faire
Le projet explore la relation entre le bâtiment public et la ville en prenant l’exemple du lycée Galilée à Franqueville-Saint-Pierre. Il s’agit d’identifier les problématiques des espaces transitoires qui connectent ces lieux au reste de la ville, considérés comme autant de territoires de projet à explorer. Le rapport entre le professionnel et l’usager sera au cœur de la réflexion de cet atelier, visant à concevoir et tester des mécanismes pour engager une communication de projet.
En se basant sur leurs compétences architecturales, mais aussi sur les connaissances des usagers, il sera question pour les étudiants et étudiantes de sélectionner et transformer ces savoirs d’usage en résolution spatiale au sein d’un projet complexe.
Les séances seront structurées autour de travaux en groupe et individuels, favorisant une compréhension globale des problématiques, afin que chaque étudiant puisse apporter finalement une réponse individuelle engagée et réfléchie. La restitution, à la fois devant un public de connaisseurs à l’ENSA Normandie et un public plus large au sein du lycée, permettra aux étudiants de se mettre en situation professionnelle en étant capables d’expliquer leurs projets au plus grand nombre.
Autre atelier au Havre pour double cursus
« Transformation îlot N17 – Le Havre » par Heleen Hart
Heleen Hart, architecte, Pays-bas
De nationalité néerlandaise, Heleen Hart est diplômée de l’École Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Lille. Son parcours l’emmène une année à l’Université Fédérale Fluminense à Rio de Janeiro, puis cinq ans à Porto, dont une année passée à la Faculté d’Architecture de l’Université de Porto, puis à préparer son diplôme auprès de l’architecte et enseignant, Adalberto Dias, sur la transformation du site industriel Afurada à Vila Nova de Gaia.
Elle travaille en parallèle chez Carlos Castanheira sur des projet de maisons individuelles en bois et sur le projet de la Casa da Musica avec l’agence OMA. De retour en France, elle multiplie les expériences dans les agences parisiennes puis à Lille chez Tank architectes.
Elle fonde avec Mathieu Berteloot l’atelier d’architecture et d’urbanisme Hart Berteloot Atelier Architecture Territoire (HBAAT) en 2011.
L’atelier est créé comme une plateforme pluridisciplinaire qui questionne l’architecture et le territoire à travers une vision globale et artistique de la création contemporaine, puisant son inspiration dans les disciplines telles que l’art contemporain, la photographie, le design, le graphisme et le paysage.
Transformation îlot N17 – Le Havre
A travers l’étude de l’îlot N17 de la reconstruction de la ville du Havre, il s’agit d’aborder au sein de l’atelier à la fois des notions théoriques et à la fois concevoir un projet de transformation. L’approche historique du sujet de l’étude met l’accent sur la construction de logements selon les systèmes de préfabrication lourde (de une à six tonnes), développée depuis la fin de la guerre et notamment lors de la reconstruction du Havre.
L’îlot N17 est représentatif de ces recherches car il s’agit de la première construction édifiée par Raymond Camus qui applique les procédés d’industrialisation consistant à préfabriquer des panneaux porteurs composant chacun des parois d’une pièce. Le brevet obtenu en 1948 permet de construire l’ilôt N17 entre 1949 et 1950. L’ilôt N17 est fondateur. Il constitue le point de départ d’une technique qui rencontre un accueil favorable auprès des pouvoirs publics, sous l’impulsion d’Adrien Spineta, directeur de la Construction au ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme, qui visite les réalisations du Havre en 1951.